Karidja Touré:

En 2014, Karidja Touré est propulsée par Bande de filles, de Céline Sciamma, qui lui offre son tout premier rôle. Récemment à l’affiche de la comédie Tout nous sourit, elle joue au théâtre dans le drame Une mort dans la famille à l’Odéon à Paris jusqu’au 20 février. Rencontre.

Pensez-vous que l’inclusivité avance dans le cinéma français ? Ma carrière a commencé à la Foire du Trône quand quelqu’un est venu me proposer le premier rôle de Bande de filles. J’ai trouvé cela surprenant puis j’ai compris que les directeurs de casting cherchaient dans la rue parce qu’à cette époque, il n’y avait aucune jeune fille noire de mon âge dans les écoles de théâtre. Je me souviens de l’affiche de Bande de filles avec quatre jeunes actrices noires. C’était du jamais vu, une affiche comme celle-ci en France. Petit à petit, ça change mais il y a un travail de fond à faire.

Parlez-nous de l’essai collectif Noire n’est pas mon métier ? Aïssa Maïga – à l’origine de cet ouvrage – m’a écrit sur Instagram pour me proposer d’en faire partie afin d’évoquer mon expérience d’actrice française noire. Par exemple, à Cannes pour Bande de filles, les journalistes étaient incapables de savoir qui était Karidja Touré ou Assa Sylla... Les gens ne s’adressaient pas à nous de la même manière une fois qu’ils apprenaient que nous étions les comédiennes du film. Chacune avait une expérience différente à raconter dans le livre d’Aïssa et c’était important pour moi d’y participer, aux côtés de ces femmes qui sont pour moi comme des mentors ou
des grandes sœurs.


Avez-vous envie d’expérimenter d’autres choses dans le cinéma ? Produire serait une bonne idée parce que j’ai l’impression de voir toujours la même chose au cinéma. Avoir des producteurs de différents horizons aiderait certainement à ce que le cinéma soit un peu plus diversifié. Mais pour l’instant, je veux vraiment continuer en tant qu’actrice, représenter ma communauté, la rendre fière, pour qu’il y ait de nouveaux talents noirs qui émergent.

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